Missions

À San Antonio, Fort Alamo nous a livré tous ses secrets. Nous sommes ensuite partis plein Sud visiter les 4 autres Missions fondées par les espagnols : Espada, San Juan, San José et Concepción.

Hills Country

On a compris aujourd’hui pourquoi nous n’avons pas pu visiter la Hamilton Pool Preserve hier, ni le Pedernales Falls State Park ce matin : les gens raisonnables ont manifestement décidé de fêter Noël en extérieur et de réserver en masse leur accès aux parcs naturels de Hills Country.

On a donc fait un crochet sur la route en direction de Blanco. Encore une rivière et des arbres aux couleurs automnales sur un fond de ciel bleu (presque) sans nuages, on ne s’en lasse pas!

Christmas songs

Je n’avais jusqu’ici jamais bien compris la passion de certaines personnes pour les chansons de Noël, et ma connaissance de se répertoire se limitait jusque là à Wham! et Mariah Carey.

Dans un objectif assumé d’intégration culturelle, on a bloqué l’autoradio de la voiture sur Magic 101.9 « New Orleans Adult Contemporary Music », sorte d’équivalent local à Nostalgie. Cette station ne diffuse que des « classiques » et on se familiarise peu à peu avec le paysage musical local.

Depuis le début du mois de Décembre, Magic 101.9 diffuse EXCLUSIVEMENT des chants de Noël. Mes deux favorites sont pour le moment les suivantes :

Have a holly, jolly Christmas
It’s the best time of the year
I don’t know if there’ll be snow
But have a cup of cheer
Have a holly, jolly Christmas
And when you walk down the street
Say hello to friends you know
And everyone you meet
Oh, ho the mistletoe
Hung where you can see
Somebody waits for you
Kiss her once for me
Have a holly, jolly Christmas
And in case you didn’t hear
Oh by golly have a holly jolly Christmas
This year

Thanksgiving

On a passé le 26 Novembre sur la route, rentrant sous la pluie à New Orleans. Pas de dinde pour nous au menu : on s’est arrêtés dans une Waffle House près de Lake Charles.

Déco et booths de style diner, faune locale qui ne semble pas avoir notre excuse d’être là simplement parce que c’est sur notre route, le tout avec vue sur un centre commercial en ruine suite au passage du dernier ouragan. « C’est pas traditionnel mais ça reste typiquement américain. » a commenté mon ami G.

J’ai écrit dans mon poste précédent mon incompréhension de certains éléments de culture américaine. Leur propension à se sentir grateful et blessed pour tout et n’importe quoi contribue à mon impression qu’ils sont parfois un peu superficiels, de la même façon qu’ i love you relève quasiment de la ponctuation.

Thanksgiving a ses détracteurs (#colonisation), mais au delà de la polémique et de mon procès en superficialité, je dois dire que je suis assez sensible à ce que représente cette fête pour beaucoup : prendre le temps de se réunir en famille ou entre amis, prendre le temps d’exprimer sa gratitude.

Après une éducation catholique, je me suis largement éloigné de la religion pour finalement retrouver une forme de spiritualité au contact d’individus ou de la nature, à pied, à ski ou à vélo. Certains (re)trouvent la foi dans la difficulté, la maladie ou la mort, je l’ai moi retrouvée lors d’interactions humaines incroyables, devant des paysages grandioses ou simplement faisant l’expérience de moments de bonheur simple, seul sur mon deux-roues sur les véloroutes européennes.

Je l’avais déjà écrit sur mon blog précédent (qui a sauté récemment et dont j’espère n’avoir pas perdu les archives) : j’essaie depuis quelques années d’être attentif à tous ces moments et interactions — que les croyants attribuent à un être supérieur remercié par la prière — non seulement pour en profiter au maximum, mais aussi pour me donner l’opportunité de vivre ce sentiment de gratitude.

Au quotidien je fais l’exercice de noter dans un carnet ou sur mon téléphone ces « instants qui comptent ». Au moment du nouvel an je prends le temps d’ « archiver » les éléments marquants de l’année. Il peut s’agir aussi bien d’événements exceptionnels telle l’ascension (puis la redescente!) d’un pizzo Suisse autant que la simplicité d’une conversation qui compte avec un être cher.

Ainsi donc, je suis particulièrement réceptif à l’idée de consacrer un jour férié à une fête consistant à passer du temps avec les gens qui sont importants pour nous, et à prendre le temps d’être reconnaissant. Peut-être aurions nous passé la journée différemment si j’y avais réfléchi plus tôt, mais je suis en tous cas certain de vouloir désormais graver cette journée dans mon calendrier.

Culture

Dans la préface de « Histoire des États-Unis : De 1942 à nos jours » Bertrand Van Ruymbeke identifie « l’espace, la croissance, la diversité, l’inventivité et la violence » comme « socle de traits fondamentaux de l’histoire, de la géographie et de la culture des États-Unis ».

Dans une récente chronique sur France Inter le 24 Novembre à propos de la Covid19, Jean-Marc Four met en avant le contraste entre les gestions française (monarchique) et allemande (démocratique) de l’épidémie.

J’avais écrit dans mon rapport Erasmus « La vie quotidienne viennoise ressemble fortement à celle que l’on a en France et nos repères d’occidentaux ne se retrouvent pas complètement perturbés. ». Jusqu’ici j’ai en effet toujours considéré les variantes locales que je constatais comme une accumulation de détails, passant à côté d’une vision plus globale, ne faisant pas de réelle différence entre Paris, Vienne et New Orleans, parce qu’entre Nantes, Strasbourg ou Lyon je constatais déjà le même type de variations : on ne s’habille pas exactement pareil, on ne bois/mange pas la même chose ni à la même heure, les enseignes et leur heures d’ouverture sont différentes, les gens sont plus ou moins ouverts ou accueillants, les festivals, bars, animations sont aussi propres à chaque ville.

Comme si tant que mes « repères d’occidentaux » n’étaient pas complètement perturbés, j’étais incapable de voir les nuances plus subtiles mais profondes ou une image d’ensemble en dehors des clichés. Comme si la différence ne commençait qu’avec le dépaysement et l’inconnu, en dehors de l’ « occident » ou dès que je ne parle pas la langue.

Ici j’ai déjà constaté ne pas complètement cerner certains pans de la culture américaine (le patriotisme qui semble caricatural, la mise en avant de la « réussite » sur la base de critères douteux, le paradoxe entre rejet du « socialisme » et l’injonction permanente à participer à des levées de fonds). Je connais aussi certains traits supposés de nous autres français et européens (sales, romantiques, contestataires). Puisque nous allons rester ici quelques temps pour y vivre et y travailler, j’ai envie de profiter de cette expérience d’expatrié pour mieux comprendre certains de ces « traits fondamentaux » américains, et peut être en miroir comprendre aussi ce qui fait de nous des frenchies.

Run the road

A l’occasion des vacances de Thanksgiving, nous avons de nouveau pris la voiture, cette fois-ci pour partir plein Ouest vers le Texas. On a vu à Lake Charles les dégâts des deux ouragans passés cet automne, on a visité la NASA à Pensacola, vu la mer à Galvestone et nous sommes promenés dans Houston.

Le titre de ce post est celui de cette chanson entendue par hasard dans un magasin de Texas City. J’ai immédiatement reconnu Santigold et son style unique, et réécoute toute sa discographie depuis mon retour. Si ça vous tente son 1er album est ici (écouter la piste 1 : « L.E.S. Artistes »), et le second (écouter « Disparate Youth »).

Stop this flame

A l’occasion d’un montage vidéo pour un événement familial j’ai découvert Celeste et l’un de ses clips tournés à la Nouvelle Orléans (à peu de choses près ça aurait pu être tourné derrière chez nous, notre quartier ressemble exactement aux rues filmées).

Ce fût aussi l’occasion pour moi d’être créatif et d’interpréter à ma façon la devise locale (déjà reprise comme slogan pour ce blog) :