Dans la préface de « Histoire des États-Unis : De 1942 à nos jours » Bertrand Van Ruymbeke identifie « l’espace, la croissance, la diversité, l’inventivité et la violence » comme « socle de traits fondamentaux de l’histoire, de la géographie et de la culture des États-Unis ».
Dans une récente chronique sur France Inter le 24 Novembre à propos de la Covid19, Jean-Marc Four met en avant le contraste entre les gestions française (monarchique) et allemande (démocratique) de l’épidémie.
J’avais écrit dans mon rapport Erasmus « La vie quotidienne viennoise ressemble fortement à celle que l’on a en France et nos repères d’occidentaux ne se retrouvent pas complètement perturbés. ». Jusqu’ici j’ai en effet toujours considéré les variantes locales que je constatais comme une accumulation de détails, passant à côté d’une vision plus globale, ne faisant pas de réelle différence entre Paris, Vienne et New Orleans, parce qu’entre Nantes, Strasbourg ou Lyon je constatais déjà le même type de variations : on ne s’habille pas exactement pareil, on ne bois/mange pas la même chose ni à la même heure, les enseignes et leur heures d’ouverture sont différentes, les gens sont plus ou moins ouverts ou accueillants, les festivals, bars, animations sont aussi propres à chaque ville.
Comme si tant que mes « repères d’occidentaux » n’étaient pas complètement perturbés, j’étais incapable de voir les nuances plus subtiles mais profondes ou une image d’ensemble en dehors des clichés. Comme si la différence ne commençait qu’avec le dépaysement et l’inconnu, en dehors de l’ « occident » ou dès que je ne parle pas la langue.
Ici j’ai déjà constaté ne pas complètement cerner certains pans de la culture américaine (le patriotisme qui semble caricatural, la mise en avant de la « réussite » sur la base de critères douteux, le paradoxe entre rejet du « socialisme » et l’injonction permanente à participer à des levées de fonds). Je connais aussi certains traits supposés de nous autres français et européens (sales, romantiques, contestataires). Puisque nous allons rester ici quelques temps pour y vivre et y travailler, j’ai envie de profiter de cette expérience d’expatrié pour mieux comprendre certains de ces « traits fondamentaux » américains, et peut être en miroir comprendre aussi ce qui fait de nous des frenchies.